Au terme d’une course fidèle à sa réputation, Justine Mettraux et Julien Villion terminent 7ème à Cherbourg, une place enviable sur le papier mais aussi compte tenu des conditions de cette cinquantième édition du prestigieux Fastnet. Pour leur première course de la saison, les jujus ont tenu bon dans la première partie face au mauvais temps et ont su rester dans le rythme sur le reste du parcours, dominé par un quatuor d’IMOCA plus récents.
Le départ de la 50ème Rolex Fastnet Race fut bouillant ! Dans un décor fantomatique, sans visibilité et sous voilure réduite, il fallait être aux aguets pour ne pas voler le départ avec la marée descendante poussant sur la ligne … et éviter tout contact avec les 28 autres IMOCA, ce qu’ont parfaitement géré Justine Mettraux et Julien Villion en choisissant de partir sous le vent de la flotte. « On avait clairement choisi la sécurité en partant sous le paquet pour éviter des croisements disait à l’arrivée Julien Villion. Ce n’était pas optimal sur le plan de la stratégie mais la course ne se jouait pas là »
Départ automnal dans le Solent
Après une bonne quinzaine de virements de bord pour s’extirper des griffes du Solent, les choses sérieuses commençaient vraiment aux Needles (pointe Ouest de l’île de Wight) avec des rafales de vent à 40 noeuds et une mer cassante qui faisait dire à Justine « qu’il valait mieux être sur un IMOCA que sur un petit IRC ! » Toute la soirée, il a fallu tenir au près et rester dans un match dominé au fil des milles par les derniers nés de la classe IMOCA, notamment Paprec Arkéa, rejoint par MACIF, alors que For People était contraint de faire demi-tour… Pas de casse à bord de Teamwork, c’est le plus bel hommage à celles et ceux qui ont mené un travail de fond sur le plan VPLP cet hiver permettant aux Jujus de toujours exploiter la machine à son plein potentiel. « Nous n’avons pas sortis la caisse à outils et compte tenu de notre temps de préparation après ce long chantier d’hiver, c’est vraiment le signe d’un super boulot de l’équipe » soulignait Justine.
En pointe du deuxième groupe avec d’excellents lièvres comme l’Occitane en Provence (ex Apivia) et Initiatives coeur, Teamwork continuait à progresser vers Start Point puis Land’s End avant de pouvoir ouvrir un peu les voiles en mer Celtique vers le Fastnet.
Coeur bien accroché, nerfs solides
La pause n’était que de courte durée car après le passage du rocher le lundi matin, la descente vers Cherbourg se transformait en cavalcade effrénée. Figées au classement, les positions masquaient mal l’engagement des tandems, cinglant leurs foilers à près de 20 noeuds de moyenne pour un retour d’une douzaine d’heures seulement vers les côtes françaises « On a fait des séquences de 5 à 10 minutes à plus de 25 noeuds de moyenne, avec des pointes à trente, c’était assez exigeant mais fun ! » disait Julien. Septième au rocher, Teamwork terminait à la même place dans la capitale du Cotentin, puisque Charal, trois petites minutes devant sur ligne, écopait de deux heures de pénalité pour avoir volé le départ…
Que retenir de ce Fastnet ?
« Notre faculté à jouer en tête du deuxième groupe avec des bateaux globalement plus récents dit Justine. Dans le vent fort, au près comme au portant, on s’en sort très bien. Nous avons encore détecté quelques points que nous pouvons améliorer pour trouver plus vite les manettes du bateau et nous allons travailler ça avant les vacances d’Août »
Même analyse pour Julien : « C’est seulement à l’arrivée que j’ai réalisé que la perf était belle. Il y a un groupe de cinq bateaux clairement au dessus, mais Teamwork est quand même le plus vieux bateau du top ten. Le bateau est en super état et notre binôme a bien fonctionné. On a bien identifié notre petit déficit dans le medium lorsque les bateaux plus récents décollent plus tôt. On va encore travailler pour essayer de gommer ce déficit ».