Clap de fin sur The Ocean Race… Deux semaines après la fin de la course et alors que Malama est en train de rejoindre son nouveau propriétaire, je ressens finalement que cette aventure est terminée. Une histoire qui aura duré deux ans et demi pour moi, depuis ma première transat de test avec 11th Hour Racing Team à la fin 2020 sur 11.1 jusqu’à ce début juillet, avec la remise des Prix finale à Gênes.
Ces quelques années passées avec le team ont été super intenses et riches. Apprentissage de l’Imoca, une belle saison en double avec Sifi en 2021, puis la saison 2022 à bord de Malama avec l’équipe finale et le challenge de découvrir et faire progresser un Imoca neuf. En ligne de mire The Ocean Race, et un projet construit pour remporter la course.
C’est toujours un privilège de pouvoir participer à cette course mythique, de pouvoir passer autant de temps en course, autant de temps en mer, de pouvoir mener ces magnifiques bateaux à 100%, de naviguer dans des endroits où l’on ne passe pas souvent, de partager tous ces moments à plusieurs sur l’eau, de partager les réussites mais aussi les difficultés, les moments de doute où la globalité de l’équipe doit se challenger pour remonter la pente ensemble. La route n’a pas toujours été facile mais cela ne rend la victoire que plus belle. Merci à tous ceux qui ont participé à cette réussite, à tous les marins à bord, à toute l’équipe technique, au management, à nos coachs, nos performers… c’est énormément de travail de la part de beaucoup de monde pour pouvoir être au départ de chaque étape chaque fois plus affûtés.
Au début de ma carrière de navigatrice, je n’imaginais pas que ce soit même possible pour moi de participer à la Volvo Ocean Race – The Ocean Race un jour. Il n’y avait à l’époque plus eu de femmes sur la course depuis plus d’une décennie et cette option ne paraissait juste pas en être une! Je remercie donc ceux qui ont eu la vision de créer le team féminin SCA en 2013, puis Mark Turner qui a fait le premier pas pour intégrer la mixité sur cette course sur l’édition 2017-2018. Aujourd’hui cela est complètement intégré et naturel de naviguer en mixité… comme quoi des changements qui peuvent paraître effrayants à certains de prime abord n’ont pas besoin de beaucoup d’années pour devenir la norme et être totalement acceptés. Cela montre qu’il faut continuer à pousser et à changer les règles pour que la féminisation de notre sport continue, pour que d’autres femmes aient la chance de vivre ce que l’on vit si c’est leur envie. On ne le dira jamais assez, la diversité est toujours plus riche, quelle qu’elle soit.
Je me sens aujourd’hui super chanceuse d’avoir pu participer à cette course trois fois, de l’avoir remportée deux fois et j’espère bien pouvoir être au départ de la prochaine ! « It gets in your blood », comme ils disent !
